L'une des limites de cette étude succincte, soulignée par les auteurs eux-mêmes, est qu'elle ne porte pas sur l'ensemble des mutations présentes sur ces variants. Elle ne suffit donc pas à conclure que l'efficacité du vaccin sera la même contre les variants que contre le virus classique.
Des résultats positifs à relativiser
L'émergence au Royaume-Uni et en Afrique du Sud de ces deux nouveaux variants du coronavirus Sars-CoV-2 inquiète la communauté internationale en raison de sa plus forte transmissibilité, selon les premières données. En France, deux clusters à risque du variant britannique ont été détectés en Bretagne et en Île-de-France.
La nouvelle variante comporte notamment une mutation, nommée N501Y, au niveau de la protéine Spike (spicule) du coronavirus, la pointe qui se trouve à sa surface et lui permet de s'attacher aux cellules humaines pour les pénétrer, jouant donc un rôle clé dans l'infection virale.
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Pour tester l'efficacité du vaccin, les équipes de Pfizer-BioNTech associées à l'université de médecine du Texas ont développé un coronavirus porteur de cette mutation puis ont prélevé des échantillons de sang de vingt personnes qui avaient reçu le vaccin Pfizer-BioNTech, l'un des vaccins contre le Covid-19 actuellement distribué dans de nombreux pays. Ils n'ont trouvé « aucune réduction de l'activité de neutralisation » vis-à-vis du virus porteur de la mutation par rapport au virus classique, selon le communiqué.
Les auteurs ont déclaré que les résultats étaient limités car ce test n'a pas été fait sur « l'ensemble complet des protéines Spike trouvées sur les souches à propagation rapide au Royaume-Uni ou en Afrique du Sud ». Les experts ont exprimé un optimisme prudent face aux résultats.
De nouvelles mutations à prévoir
« Ce sont de bonnes nouvelles, principalement parce que ce ne sont pas de mauvaises nouvelles », a déclaré Stephen Evans, professeur à la London School of Hygiene and Tropical Medicine. « Si le résultat opposé avait été trouvé, que le vaccin ne semblait pas avoir d'efficacité contre la variation du virus étudié, cela aurait été mauvais et très préoccupant. »
Le mois dernier, le laboratoire allemand BioNTech a déclaré qu'il disposait de la technologie pour produire un nouveau vaccin contre de nouveaux variants du Sars-CoV-2 en six semaines.
Eleanor Riley, professeur d'immunologie et de maladies infectieuses à l'Université d'Edimbourg, a déclaré qu'il y avait lieu d'être optimiste sur le fait que les vaccins à ARN messager pourraient s'avérer efficaces contre de nombreuses variantes porteuses de mutations. « Il y aura d'autres nouvelles mutations et nous devrons surveiller attentivement la situation en répétant ce type d'étude sur les nouvelles variantes au fur et à mesure qu'elles apparaissent », a-t-elle déclaré.
L'UE a annoncé vendredi qu'elle avait conclu un accord pour doubler son approvisionnement en vaccin Pfizer-BioNTech Covid-19 qui sera porté à un total de 600 millions de doses.
Par Le Point avec AFP
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