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Antipas Mbusa Nyamwisi ne décolère pas ce jeudi matin. Les résultats annoncés
par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) sont imbuvables pour lui. « Nous avons nos propres chiffres et ils ne correspondent en rien à ceux de la Ceni », lâche-t-il. «Avec notre plateforme Lamuka, nous avions de très nombreux observateurs, des experts et des candidats dans les bureaux de vote. Nous avons énormément de PV et les chiffres que nous avons ainsi récoltés, sur des documents officiels, donnent une large victoire à Martin Fayulu. »
Antipas Mbusa Nyamwisi parle de la barre des 60 % pour Martin Fayulu, « alors que Tshisekedi et Ramazani n’atteignent pas 20 % chacun. Ils sont au coude à coude mais loin derrière notre candidat. Et notre récolte de chiffres est suffisamment vaste pour ne pas pouvoir envisager un retour, même miraculeux, de Félix ou de Shadary ».
Vous ne reconnaissez pas la victoire de Félix Tshisekedi ?
« Non. On attendait enfin un président élu. Le peuple congolais s’est battu comme aucun autre pour obtenir cette élection. Ce qui est naturel chez vous, il faut l’arracher de haute lutte chez nous. Et quand on a enfin obtenu le droit de voter, on nous vole ce scrutin. On voulait un président élu, pas un président nommé par la Ceni. Regardez les conciliabules qui ont eu lieu entre Kabila et Félix après le scrutin, regardez le fait que l’annonce a été réalisée nuitamment parce qu’ils craignaient l’explosion de colère d’un peuple frustré par cette mascarade, tout ceci indique la manipulation.»
Pour vous, c’est une mascarade ?
« Ca ne fait aucun doute. Félix a été nommé grâce aux voix fabriquées dans les officines de la Ceni. Lamuka va produire rapidement ses compilations, province par province. La Cenco vient de dire que ses chiffres ne correspondaient pas aux chiffres de la Ceni. D’autres instances doivent se prononcer comme Symocel ou l’Union africaine ou la Sadc qui ont aussi des chiffres. On n’a pas peur de les confronter aux nôtres. Notre travail est scientifique, on n’a pas boutiqué dans une arrière-salle. Martin Fayulu est le candidat élu. Les Congolais ont voté pour lui. C’est le candidat commun de l’opposition, de tout le pays. Il est rassembleur et c’est aussi ce dont on a besoin pour notre pays. »
Vous ne reconnaissez pas la victoire de Félix Tshisekedi ?
« Ca n’a rien à voir avec la personnalité de Félix mais je ne peux pas reconnaître les chiffres annoncés par la Ceni. Je ne peux pas me résoudre à accepter un président nommé. Notre Constitution parle de présient élu, pas de président nommé. Kabila devait quitter le pouvoir en 2016. Il est resté jusqu’aujourd’hui, illégalement, et il veut encore nous imposer son président. C’est non. Et ça va au-delà de la présidentielle. La Ceni a aussi trafiqué les résultats des législatives et des provinciales. On retrouve des incapables rejetés par leur base électorale avec des scores staliniens. C’est inadmissible. Là aussi, on a les chiffres tirés des PV officiels. Il faut nous expliquer comment ces gens se retrouvent élus ?»
Votre fief, c’est Butembo, qui n’a pas pu particper à cette élection…
« Il est évident qu’ici plus qu’ailleurs encore, on ne peut accepter ce scrutin. C’est la même chose à Beni et à Yumbi. Regardez attentivement les chiffres. La Ceni n’a pas osé donner un trop grand avantage à Tshisekedi sur Fayulu. Il y a 700 000 voix d’écart. Or, Beni et Butembo représentent 1 180 000 voix et Yumbi 70 000. Cela veut dire que 1 250 000 voix doivent encore être attribuées. Vous avez vu le résultat des votes qui ont été organisés à Beni et Butembo par la société civile. Tshisekedi est 4e, Fayulu récolte 95 % des voix. Ajoutez ces voix aux scores pourtant frauduleux de la Ceni et Martin est le nouveau président élu. Et je vous le redis, dans la réalité, il n’a même pas besoin de ces voix pour prétendre à la victoire. Beni, Butembo et Yumbi ont le droit de voter, même si Kabila ne les aime pas. »
Que comptez-vous faire ?
« On va déjà publier les vrais chiffres, on va demander des comptes à la Ceni. On souhaite que toutes les démocraties du monde nous soutiennent pour faire triompher le droit. Il faut qu’on puisse confronter nos chiffres à ceux de la Ceni et des autres institutions ou partis politiques. Le Conseil de sécurité des Nations unies doit aider le Congo dans cette tâche. On ne peut pas se présenter devant une cour constitutionnelle qui est entre les mains de Kabila. On connaît le résultat à l’avance. Le Conseil de sécurité doit demander ce recomptage, c’est un strict minimum. Cela pourrait se faire en présence de l’Onu, de l’Union africaine, de la Sadc, de l’Union européenne, des pays de la troïka (Etats-Unis, France, Belgique). Il faut que ce processus soit le plus transparent possible, qu’il n’y ait plus le moindre doute. C’est vitak pour le respect du peuple congolais, pour la crédibilité même de l’unité nationale.
Source: afrique.lalibre.be
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