Mali : un "président de transition" sera mis en place, promet la junte militaire

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Le colonel Assimi Goïta est le nouvel homme fort du Mali. 
De leur côté, les pays voisins du Mali demandent "le rétablissement du président Ibrahim
Boubacar Keita".
Les pays voisins du Mali, réunis en Sommet extraordinaire, ont réclamé jeudi le "rétablissement" du président malien Ibrahim Boubacar Keïta renversé par un coup d'Etat et décidé d'envoyer une délégation à Bamako en vue d'un "retour immédiat à l'ordre constitutionnel". À l'inverse, le porte-parole de la junte malienne, Ismaël Wagué, a indiqué qu'un président de la transition allait être mis en place, "un militaire ou un civil".
"On est en contact avec la société civile, les partis d'opposition, la majorité, tout le monde, pour essayer de mettre en place la transition" qui sera "la plus courte possible", a-t-il dit sur France 24. La junte a par ailleurs annoncé jeudi soir dans un communiqué "la réouverture des frontières aériennes et terrestres à compter de ce vendredi 21 août à 00h". Mais les membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avaient auparavant décrété la fermeture des frontières de ses membres avec le Mali.
Les dirigeants de la Cédéao étaient réunis en sommet virtuel trois jours après le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta, dit "IBK", toujours aux mains des militaires putschistes. "Nous demandons le rétablissement du président Ibrahim Boubacar Keita en tant que président de la République" du Mali, a déclaré le chef de l'Etat du Niger - limitrophe du Mali - Mahamadou Issoufou, à la fin de ce sommet qui a également décidé "de dépêcher immédiatement une délégation de haut niveau pour assurer le retour immédiat de l'ordre constitutionnel".

"Les temps de prise de pouvoir par la force sont révolus"

"Le Mali est dans une situation critique, avec des risques graves qu'un affaissement de l'Etat et des institutions n'entraîne des revers dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé", a poursuivi Mahamadou Issoufou, président en exercice de la Cédéao, rappelant aux putschistes "leur responsabilité" quant à "la sécurité du président Ibrahim Boubacar Keita et des officiels arrêtés". À l'ouverture du Sommet, Mahamadou Issoufou avait rappelé qu'en 2012, un précédent coup d'Etat militaire à Bamako avait permis à des groupes islamistes armés "d'occuper pendant plusieurs semaines les deux tiers du territoire malien".
Au Mali, la Cédéao va mener des discussions et "faire comprendre aux responsables de la junte militaire que les temps de prise de pouvoir par la force sont révolus dans notre sous-région", a ajouté le président Issoufou, demandant "la mise en oeuvre immédiate d'un ensemble de sanctions contre tous les militaires putschistes et leurs partenaires et collaborateurs".
Élu en 2013 et réélu en 2018 pour cinq ans, le président Keïta faisait face depuis des mois à une contestation sans précédent depuis le coup d'Etat de 2012. Il a été contraint d'annoncer sa démission et la dissolution de l'Assemblée nationale et du gouvernement dans la nuit de mardi à mercredi, après avoir été arrêté par les putschistes.
Le Mali est dorénavant dirigé par un Comité national pour le salut du peuple (CNSP), avec à sa tête un colonel, Assimi Goïta, et promis des élections dans un "délai raisonnable". Le nouvel homme fort du Mali, un officier d'une quarantaine d'années issu des meilleures écoles militaires du pays, dirigeait jusqu'à présent les forces spéciales dans le centre du pays, une région en proie depuis 2015 aux attaques djihadistes qui ont causé de lourdes pertes civiles et militaires.
Par L'express


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